La relation entre posture, écrans et santé mentale occupe une place centrale en entreprise.
Les effets vont de la fatigue visuelle aux troubles musculo‑squelettiques, jusqu’au burn-out pour certains. Les éléments essentiels et concrets suivants éclairent les mesures prioritaires à mettre en œuvre.
A retenir :
- Aménagement modulable du poste siège et écran réglables
- Alternance structurée des tâches et pauses actives régulières
- Éclairage contraste et distance écran adaptés selon l’activité visuelle
- Accompagnement formation des salariés sur risques et solutions
Aménagement ergonomique du poste de travail pour écran
À partir des éléments essentiels, l’aménagement concret du poste devient central pour prévenir les risques. Des réglages simples du siège, de l’écran et des dispositifs de pointage améliorent le confort durablement. Ces recommandations s’appuient sur des normes et des observations professionnelles.
Réglages essentiels du siège : Ces éléments facilitent la mise en place des postures adaptées. Un accompagnement pratique permet d’adapter ces réglages aux différences morphologiques.
- Pieds reposant à plat sur le sol et cuisses horizontales
- Dossier bas soutenant la courbure lombaire
- Écran avec haut sous l’axe horizontal des yeux
- Avant‑bras alignés et coudes à 90–135 degrés
Élément
Position recommandée
Remarque
Pieds
Pieds à plat sur le sol
Repose‑pieds si nécessaire
Cuisses
Cuisses horizontales ou hanches légèrement élevées
Évite compression derrière les genoux
Écran
Haut de l’écran sous l’axe des yeux
Distance œil‑écran 50 à 70 cm
Clavier
10 à 15 cm du bord du plan de travail
Poignets neutres, pas d’appui continu
Accoudoirs
Hauteur et profondeur ajustées
Ne gêner pas le rapprochement du siège
Réglages du siège et des écrans
Ce point précise les réglages concrets évoqués plus haut et leurs effets sur le corps. Selon l’INRS, l’adaptation du siège réduit les tensions cervicales et lombaires. Intégrer des réglages faciles à manipuler augmente l’usage effectif par les salariés.
« J’ai réduit mes douleurs cervicales après l’ajustement du siège et la montée de l’écran »
Alice D.
Matériel et accessoires recommandés
Cette sous‑partie détaille le choix des écrans, souris et claviers adaptés à l’activité. Selon Ameli, les écrans mats et de taille adaptée limitent la fatigue visuelle et les reflets. Les dispositifs ergonomiques comme les souris verticales réduisent la pronation excessive.
- Écran mat réglable en hauteur et inclinaison
- Souris et clavier adaptés à la taille de la main
- Porte‑documents placé près de l’écran pour réduire la nuque
- Alternatives dynamiques : siège ballon, bureau assis/debout
Organisation du travail et prévention du burn-out
Parce que l’aménagement seul ne suffit pas, l’organisation du travail joue un rôle majeur. Selon le Ministère du Travail, le burn-out se manifeste par un épuisement émotionnel marqué et une perte de sens. Prévenir le burn-out nécessite une répartition claire des charges et des marges de manœuvre.
Bonnes pratiques organisation : Ces consignes visent à structurer les journées sans surcharger les salariés. L’objectif est de permettre des pauses régulières et des alternances de tâches.
- Planifier les tâches pour répartir la charge mentale
- Varier les activités entre écran et autres missions
- Mettre en place des plages sans visioconférence
- Associer les salariés aux décisions d’aménagement
Pauses actives et alternance des tâches
La pause active complète les réglages en permettant une récupération physique et visuelle. Selon l’INRS, prévoir des micro‑pauses toutes les trente minutes favorise la récupération oculaire et musculaire. La Pause Active fait partie des solutions concrètes à promouvoir en entreprise.
Type de pause
Fréquence
Durée
Bénéfice
Micro‑pause
Toutes les 30 minutes
1–2 minutes
Récupération visuelle et posturale
Pause active
2 à 3 fois par jour
5–10 minutes
Réduction de la sédentarité
Pause longue
Milieu de matinée et après‑midi
15–30 minutes
Récupération mentale
Rupture d’activité
Selon tâches
Variable
Prévention des RPS
« Depuis que j’alterne mes tâches, ma concentration a augmenté et ma fatigue a diminué »
Marc P.
Signalement et accompagnement des risques psychosociaux
Ce point rappelle l’importance d’outils de repérage et d’accompagnement des salariés exposés. Selon Santé au Travail France, associer les salariés et les services de prévention améliore l’acceptation des mesures. Mettre en place des dispositifs internes facilite l’orientation vers un soutien adapté.
- Mise en place de procédures de signalement claires
- Formation des managers à l’écoute et à la prévention
- Accès à un médecin du travail et à des ressources QVT
- Programmes de soutien Burn-Out Prévention et suivi
Implantation, ambiance et environnement physique des postes
À l’échelle du local, l’implantation et l’ambiance influent fortement sur le bien-être et la performance. Selon l’INRS, la position par rapport aux fenêtres, l’éclairage et le bruit modulent la fatigue et la concentration. Agir sur ces facteurs permet d’améliorer la qualité de vie au travail.
Aspects environnementaux et ambiances : Ces repères permettent d’ajuster l’espace aux besoins variés des salariés. Les choix techniques doivent rester adaptables et simples à utiliser pour tous.
- Positionnement perpendiculaire aux fenêtres pour limiter reflets
- Éclairages d’appoint réglables pour tâches papier
- Traitement acoustique et cloisons pour réduire la gêne
- Espaces complémentaires pour isolement et concentration
Éclairage et vision au poste de travail
Ce point détaille les niveaux d’éclairement recommandés selon les tâches visuelles et les écrans. Selon l’INRS, un poste écran requiert 300 à 500 lux pour un affichage à fond clair. Adapter la température de couleur et éviter le scintillement des LED diminue la fatigue visuelle.
Situation
Éclairement recommandé (lux)
Température de couleur (K)
Écran à fond clair
300–500
3000–4000
Écran à fond sombre
200–300
3000–3500
Consultation de documents papier
500
3000–5000
Éclairage d’appoint orientable
Variable selon besoin
Réglable 2700–5000
Bruit, température et espace
Cette partie traite des nuisances sonores, thermiques et des distances entre postes pour préserver la concentration. Selon la norme, un niveau sonore acceptable varie autour de 48–55 dB(A) pour tâches cognitives. Aménager des bulles et limiter la densité des benchs améliore l’acceptation collective du changement.
- Limiter effectif par open space et prévoir bulles de concentration
- Maintenir température 21–26°C et hygrométrie 40–70%
- Privilégier surfaces mates pour réduire les reflets
- Utiliser mobilier réglable pour faciliter mobilité et posture
« L’aménagement collectif a diminué la gêne liée au bruit dans notre service »
Sophie L.
« Les outils comme Ergonoma et PosturePro ont aidé notre démarche QVT concrètement »
Paul N.
Source : INRS, « Travail sur écran. Prévention des risques », INRS, 2024 ; Ameli, « Travail sur écran : prévenir pour préserver sa santé », ameli.fr, 2025 ; Ministère du Travail, « Burn-out et risques psychosociaux », Ministère du Travail, 2024.